L’histoire de Madirac se confond avec celle de l’Entre-deux-Mers. Cette région très anciennement peuplée a vu passer du Ier au IVème siècle les Romains. Les toponymes se terminant par « ac », en atteste la présence. Suit une longue période manquant cruellement de documents, et ce jusqu’au XIème siècle où la création de l’abbaye de La Sauve apporte prospérité et sécurité autour d’elle. Plusieurs familles de Madirac désirant vivre sous sa protection  donnent des terres à l’abbé de la Sauve. Elles y bâtissent leurs maisons et cultivent leurs champs sous « la dépendance du religieux établi à Madirac ».

En contrepartie celui-ci lève des impôts et reçoit un septième des cultures. Au XIIème siècle le seigneur du lieu « qui a vieilli dans la pompe et la vanité du siècle » demande pour expier ses fautes à être accepté comme moine. En gage de sa sincère repentance, il donne à  l’abbaye ses terres avec inclue l’église Saint-Jean de Madirac. Au XIIIème siècle, la population de l’Entre-deux-Mers est dense. Nous pouvons remarquer dans les bois de notre commune des levées de terre, des traces de sillons et des lieux dit « les murailles », comme preuve d’une population nombreuse et laborieuse.
Arrivent alors les malheurs des XIVème au XVIIIème siècles : peste noire, guerres de religions, passages de troupes armées, Fronde bordelaise, famines et catastrophes naturelles ! Les habitants de Madirac sont décimés. Des documents témoignent de cette misère et de l’église délabrée.

Après la Révolution, faute d’argent, il n’y a plus de curé. L’église en ruine est vendue pierre par pierre et le cimetière est abandonné. L’histoire des XIXème et XXème siècles mériterait aussi d’être racontée. Les traces écrites ne manquent pas et permettraient d’autres évocations. La voie est tracée pour que la curiosité l’emporte et qu’un groupe de Madiracais tente l’aventure de l’histoire.

Nos remerciements à Mr Caillard, habitant et historien de Madirac.